
Le col de l’utérus est particulièrement sensible à la contamination par certains microbes et virus transmis lors des relations sexuelles. En particulier, les papillomavirus (HPV), qui sont très contagieux et même oncogènes, c’est-à-dire capables de provoquer un cancer. Heureusement, la plupart du temps, le cancer ne se déclenche pas, car le corps peut s’immuniser et éliminer de lui-même des anomalies précoces mineures.
De plus, avant de devenir un cancer à proprement parlé, des anomalies dites précancéreuses se développent à la surface du col, souvent pendant quelques années. Mais comme ces lésions ne provoquent aucune plainte, elles ne sont détectables qu’en pratiquant un test de dépistage. Il faut dès lors les dépister avant qu’elles dégénèrent, et provoquent un cancer.
En revanche, le traitement des cancers du col est souvent beaucoup plus lourd et pénible physiquement et moralement : chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie… La guérison est possible mais n’est jamais garantie et les conséquences peuvent être difficiles, comme le fait de ne plus pouvoir avoir d’enfants.
Vous l’aurez compris : le dépistage est primodial ! Il permet de détecter les lésions précancéreuses, faciles à traiter avec peu de séquelles, qu’elles n’évoluent en un cancer plus difficile à traiter et qui pourrait détériorer drastiquement votre qualité de vie, voire mettre votre vie en danger.
En Wallonie, le dépistage du cancer du col de l’utérus n’est malheureusement pas assez performant, malgré une offre de soins de santé suffisante et de très bonne qualité :
- De moins en moins de femmes* se font dépister au fil des années ;
- Plus les femmes* avancent en âge, moins elles se font dépister ;
- Les femmes* en situation socio-économique difficiles sont aussi moins enclines à se faire dépister.
Résultat
C’est en région wallonne que les chiffres de survie au cancer du col en Belgique évoluent de la moins bonne manière et qu’on observe actuellement une augmentation des précancers (autrement dit des lésions précancéreuses) du col de l’utérus.
S’ils ne sont donc plus dépistés à temps, ils risquent d’évoluer en cancer dans les années suivantes.
Comment y remédier ?

est très important !
Grâce au dépistage ! Actuellement, le dépistage n’est applicable qu’au cours d’une consultation prise à l’initiative de la personne. Lorsque le dépistage est organisé sur invitation personnelle, l’efficacité a de grandes chances d’être meilleure. D’ailleurs, tous les pays voisins de la Belgique pratiquent le dépistage du col, dans des programmes organisés sur invitation. Découvrez comment fonctionne le dépistage dans notre page « Le dépistage en 3 étapes ».
La plupart des cancers du col se développent à partir d'une lésion d'origine virale. Le virus en cause est appelé "Virus du Papillome Humain" ou HPV. Pour plus d’information sur les HPV et la vaccination, rendez-vous sur www.les-hpv.be .
- Rapports sexuels à un très jeune âge
- Nombreux partenaires sexuels
- Grossesses multiples
- Autres maladies sexuellement transmissibles
- Conditions socio-économiques défavorisées
- Tabagisme
- Contraception orale prolongée
- Défenses immunitaires affaiblies
Les facteurs de risque sont en fait des aspects personnels qui augmentent la probabilité de développer une lésion précancéreuse ou cancéreuse du col de l’utérus :
- Saignements vaginaux (après une relation sexuelle, entre les menstruations ou après la ménopause)
- Menstruations plus abondantes ou plus longues
- Écoulements vaginaux nauséabonds
- Douleurs durant les relations sexuelles
- Douleurs au niveau du bassin ou du bas du dos
1. La vaccination
La vaccination est considérée comme le premier moyen de prévention du cancer du col de l’utérus. Elle consiste à fournir au corps un fragment non contagieux de virus (une protéine) pour le faire réagir, et déclencher ainsi le développement d’une immunité préventive. Cette défense est très efficace pour empêcher le virus de contaminer les tissus et d’y développer des lésions.
Grâce à la Communauté Wallonie Bruxelles le vaccin anti-HPV est gratuit pour les filles et garçons de deuxième année d’humanité ou équivalent. Pour plus d’information sur la vaccination, rendez-vous sur www.les-hpv.be et www.vaccination-info.be/adolescents
2. Le dépistage par frottis
On estime que près de 90% des cancers du col de l’utérus qui se déclarent auraient pu être évités par un dépistage régulier et précoce (frottis). Ce type de cancer se développe en effet progressivement au départ de lésions dites précancéreuses, que les frottis réguliers permettent de découvrir et de traiter précocement et efficacement.
90% des cancers du col de l’utérus peuvent être évités grâce au dépistage.
Découvrez comment fonctionne le dépistage par frottis dans notre page
« Le dépistage en 3 étapes ».
Etape 1 - Le rendez-vous
Vous pouvez prendre rendez-vous auprès d’un(e) gynécologue, d’un(e) médecin généraliste ou d’un(e) sage-femme (y compris pendant une grossesse), dans une maison médicale, un centre de planning familial ou un hôpital.
Etape 2 - Le dépistage
Le dépistage s’effectue lors d’un examen en position gynécologique.
Le/la professionnel·le de santé introduit doucement dans le vagin un instrument (le speculum) qu’il/elle va entrouvrir pour apercevoir le col utérin. Il/elle va ensuite prélever délicatement des cellules à la surface du col de l’utérus à l’aide d’une brossette semblable à un cotton-tige. Le prélèvement sera ensuite envoyé dans un laboratoire d’analyse. Il ne dure que quelques minutes et n’est pas douloureux (une simple gene pourrait être ressentie).
Ne vous inquiétez pas ! Le/La professionnel.le de santé sait que cet examen affecte votre intimité. Il/elle vous invitera à vous détendre et ce prélèvement sera donc fait calmement et sereinement !
Etape 3 - Les résultats
Le laboratoire procède en suite à l’analyse de l’aspect des cellules recueillies dans votre prélèvement (la cytologie). Dans certains cas, une analyse complémentaire permet en outre de détecter des virus HPV.
Dans 90% des cas, le résultat est dit négatif, ce qu’il faut comprendre comme normal. Il est d’usage courant que ce résultat ne vous soit pas transmis. « Pas de nouvelle, bonne nouvelle », comme on dit !
Dans 10% des cas, le résultat est anormal. Cela ne signifie pas que vous avez un cancer mais qu’une anomalie a été détectée. Votre médecin vous en informera, et vous indiquera les examens complémentaires nécessaires.
COMBIEN ÇA COÛTE, LE DÉPISTAGE ?
En Belgique, le prélèvement et l’analyse laboratoire du frottis de dépistage sont gratuits à deux conditions :
- Vous êtes en ordre de cotisation auprès de votre mutuelle ou organisme assureur
- Le frottis doit être effectué au plus tôt dans la 3e année civile suivant le frottis précédent.
Attention, le prélèvement s’effectuant durant une visite chez un.e professionnel.le de santé, ceci fait l’objet d’une consultation, et celle-ci n’est pas gratuite. Renseignez-vous au préalable auprès de ce.tte professionnel.le.
Suis-je concerné(e) par le dépistage du cancer du col de l'utérus ?
Quel que soit votre âge, il faut faire attention à l'apparition de signaux inhabituels : consultez votre médecin traitant ou un.e gynécologue en cas de douleurs inexpliquées ou de saignements après les rapports sexuels ou entre les règles. Ces signes ne signifient pas forcément que vous êtes atteint·e d'un cancer du col de l'utérus mais doivent vous amener à consulter.

J'ai
entre 25 et 64 ans

J'ai
moins de 25 ans

J'ai
plus de 64 ans

Je suis
ménopausé(e)

J'ai subi une
hystérectomie

Je suis
vacciné(e) contre le HPV

Je n'ai pas eu
de rapports sexuels depuis plusieurs années

Je suis
une personne transgenre
LE/LA GYNÉCOLOGUE
Le/la gynécologue réalise le prélèvement nécessaire au dépistage (frottis). Vous pouvez le consulter directement, sans passer au préalable par votre médecin traitant.
LE/LA MÉDECIN GÉNÉRALISTE
Le/la médecin généraliste peut également réaliser le prélèvement nécessaire au dépistage. Il/Elle peut aussi vous orienter vers un.e gynécologue.
LES MAISONS MEDICALES OU LES CENTRES DE PLANNING FAMILIAL
De nombreuses maisons médicales ou centres de planning familial peuvent vous accueillir pour un test de dépistage.
L'HÔPITAL
Vous pouvez prendre rendez-vous avec un.e médecin dans la plupart des hôpitaux.